L'inconnu est toujours plus attirant ~ PV Connor

Il y a de ces relations qu'on ne peut s'expliquer et qu'on ne saurait pas non plus nommer. Ces relations qui sont nées on ne sait trop comment mais qui sont bien là. Ces relations si précieuses qu'on donnerait n'importe quoi pour continuer de l'entretenir pour toute une vie. Elles sont pour la plupart du temps caractérisées par des couples si épris l'un de l'autre, ou encore des meilleurs amis qui proches de la fraternité que de l'amitié. Il y a encore des relations qui ne peuvent pas être caractérisées. Et parfois, c'est celle ci qui compte le plus dans une existence humaine. Le goût de l'aventure, du risque, de la surprise et de la découverte rythme ces relations. Mais encore plus : le goût du jeu de la séduction. Ce jeu accompagné de nombreux vices qui nous attire sans qu'on le veuille. Ce jeu si tentant. Il l'est d'autant plus quand d'autres détails rentrent en compte. L'inconnu, l'improvisation, les coïncidences permettent de profiter au maximum.

Ce jeu, Connor Montgomery y jouait depuis des années. Il y rajoutait des règles au fur et à mesure, il changeait de partenaire de jeu fréquemment. Mais jamais jusqu'à maintenant il n'avait été aussi passionnant. Depuis déjà pas mal de temps, il avait trouvé une nouvelle camarade qui semblait apprécier tout autant que lui ce qui se passait – ou ne se passait pas – entre eux. Depuis le moment de leur rencontre jusqu'à aujourd'hui, le Dom Juan et sa proie se tournait autour, se draguait, se provoquait, s'épiait et tout ça sans connaître l'autre. Le jeu du chat et de la souris lorsque ni l'un ni l'autre ne connait l'identité de son adversaire. C'est tellement plus excitant. À chaque fois qu'ils se voyaient, ils ne pouvaient s'ignorer. Ils étaient obligés de jouer, de se voir, de se parler, de se toucher. Et au fur et à mesure qu'ils jouaient, ils en devenaient dépendant. Connor comptait les jours avant de pouvoir la revoir. Même s'il avait toujours à faire ailleurs, et avec de nombreuses autres femmes, et même si son cœur – découvert il y a peu – était pris par une autre, cette jeune femme mystérieuse l'obsédait toujours. Elle était en quelque sorte irremplaçable. Il ne pouvait concevoir l'idée d'un jour arrêter ce jeu et arrêter de la voir. Le pire encore serait peut être de découvrir son identité par mégarde. Tout l'intérêt de leur relation réside dans le fait qu'ils ignorent tout l'un de l'autre. S'ils venaient à ''faire connaissance'' le jeu prendrait fin, et il n'y aurait plus aucune utilité qu'ils se revoient. Il ne fallait donc jamais qu'ils découvrent leur nom respectif. Même s'ils le connaissaient surement, ils étaient incapable de mettre un nom sur un visage. Le Dom Juan avait beau avoir une réputation qui le précédait, tout le monde ne savait pas réellement à quoi il ressemblait, on ne connaissait qu'une chose de lui, son nom : Connor Alec Montgomery.



Ce matin là, le Dom Juan avait décidé de faire une pause dans les jardins de l'université. Il n'était pas vraiment du genre « communion avec la nature », mais un bol d'air frais après quelques cours bien ennuyants ne pouvait que lui faire du bien. C'est pourquoi, au lieu d'aller à son prochain cours, Connor se dirigea vers le joli coin vert de Columbia. Il passa prendre un café en chemin puis une fois arrivé à bon port il se posa sur un des murets de la place pour boire sa boisson tranquillement. Quelle joie de ce dire qu'il profitait des premiers rayons de soleil de l'année dans les jardins plutôt que d'entendre la voix haut perchée de sa prof de droit commercial. La vie est belle parfois.

Alors qu'il pensait avoir enfin un moment de calme dans sa vie, ou au moins dans sa journée, le Dom Juan se fit aborder par deux jeunes femmes très séduisantes qu'il ne pouvait décemment pas envoyer balader. Après tout, il était réputé pour être un jeune homme toujours respectueux qui agit en vrai gentleman quelle que soit la situation. Même si la situation était de devoir supporter des gens quand on veut être seul. Être populaire auprès de la gente féminine et devoir toujours faire bonne figure n'était peut être pas les qualités que Connor appréciait le plus chez lui. Mais il tenait trop à sa réputation pour tout gâcher en quelques secondes. Il parut donc naturellement charmant lorsqu'une des deux femmes vînt à ouvrir la bouche.

FILLE #1 — « Bonjour Connor » dit-elle avec un sourire angélique. C'est au même moment que le garçon reconnut les deux femmes. Elles étaient toutes les deux dans son cours de marketing. Cependant, il ignorait parfaitement leurs noms et allaient devoir tout faire pour ne pas avoir à les citer. « J'espère ne pas déranger, mais j'aurais voulu savoir si tu pouvais.. enfin surtout voulais, te mettre avec nous pour le projet de la semaine prochaine. » Elle marqua une pause, puis reprit, hésitante : « Le prof a dit qu'il fallait des groupes de trois, et que la mixité était fortement appréciée. Donc j'ai pensé à toi... Tout le monde pensait à lui tout le temps de toute façon, ça ne changeait pas grand chose.
CONNOR — « Mesdemoiselles, ce serait avec grand plaisir. » dit-il avec courtoisie. Il avait complètement oublié de réfléchir à un groupe de travail pour le prochain projet marketing. Sur ce coup là, les deux filles lui sauvaient la vie. D'autant plus qu'elles étaient toutes deux sublimes, et que ce serait avec la plus grande joie du monde qui passerait du temps avec elles. Même si c'était pour ''travailler''. Deux femmes avec Connor Montgomery, tout le monde savait que les relations ne restaient pas simplement d'ordre éducatives.
FILLE #1 — « Vraiment ? Génial. » dit-elle avec un peu trop d'entrain. Elle reprit son calme, puis continua : « Voici mon numéro » dit-elle en écrivant quelques nombres sur un bout de papier avant de le tendre au jeune homme. Appelle moi dans la soirée pour qu'on décide de quand se voir conclue-t-elle en souriant.
CONNOR — « J'y manquerai pas. » lâcha-t-il en acceptant le papier qu'il mit dans la poche intérieur de sa veste, à côté de son portable.
FILLE #1 — « Très bien, bonne journée alors. On se reparle ce soir. Ne m'oublie pas. » dit-elle avant de s'éloignant, embarquant avec elle son amie qui n'avait pas ouvert la bouche une seule fois de toute leur petite discussion. Timidité ?
CONNOR — « Comment je pourrais ? » pensa-t-il en buvant la dernière gorgée de son café qui était maintenant presque froid.

Vous pensez que ce genre de situation arrive tout le temps à Connor ? Eh bien vous avez raison. Le garçon avait le don d'attirer les femmes qui souhaitaient ''travailler'' avec lui sur un projet. C'est fou comme les volontaires étaient nombreux à vouloir être avec le Dom Juan. Sa réputation et sa popularité ne faisait que grandir de jour en jour, et presque tout le monde connaissait le nom de Connor maintenant. Ce gosse de riche toujours gentleman mais dont on ignore tout de lui. Ses origines, sa famille, ses passions – autre que les femmes, l'alcool et les fêtes. Personne ne connaissait vraiment le Dom Juan. Et une personne, qui pourtant entretenait une relation très proche de lui, ne connaissait absolument rien. Même pas son nom, son surnom, ou sa réputation. Cette femme pour qui il était un inconnu, ce ne fut que lorsqu'il se leva pour rejoindre la poubelle la plus proche de lui qu'il l'aperçut non loin de là. Elle était couchée sur l'herbe, l'air ailleurs, mais surtout : sublime. Le soleil l'illuminait magnifiquement et dans le jardin on ne voyait qu'elle. C'était étrange qu'il ne l'ait pas remarquée plus tôt. Tous les hommes qui passaient non loin d'eux ne faisaient que l'admirer et se retenir de l'aborder de peur de la déranger et de troubler sa beauté. Connor, lorsqu'il la vit, le bougea pas. Il reste un instant à l'admirer, avant de remarquer qu'elle même le regardait. Depuis combien de temps ?

Soudain, elle se leva en continuant de fixer Connor qui ne l'avait pas non plus lâché des yeux. Il n'était pas sûr que ce soit lui qu'elle regarde, mais ça restait quand même ce qu'il y avait de plus probable. Alors, lorsque l'inconnue se mit en marche, le Dom Juan la suivit à pas lent, ne souhaitant pas passer pour quelque sorte de harceleur des jardins. Il la suivit pendant tout son chemin, jusqu'au moment où elle tourna à un croisement. Il voyait qu'elle vérifiait s'il la suivait, et décida de pousser le jeu du chat et de la souris plus loin. Il sortit de son champs de vision et continua à la suivre par un chemin en parallèle. D'ici peu, il pourrait l'aborder en créant l'effet de surprise. À quelques mètres plus loin, il vit l'inconnue s'arrêter et se poser contre l'un des nombreux arbres qui l'entouraient. Connor, lui, se trouvait maintenant derrière elle et ne pouvait être vu. Furtivement, il s'avança lentement vers elle, de sorte à se retrouver dans son dos alors qu'elle était appuyée sur l'arbre. D'une manière très douce, il fit glisser sa main gauche le long du côté gauche du cou de la jeune femme et vint y déposer un léger baiser avant de se faire entendre.

CONNOR — « Bonjour charmante inconnue... » dit-il d'une voix calme et posée, lorsque se visage était encore au niveau du cou de la belle après qu'il y ait déposé un baiser. Il n'était pas aussi tactile rapidement d'habitude, mais aujourd'hui il se sentait d'humeur pour ça. La jeune femme était particulièrement belle à ce moment précis, elle l'obsédait à un tel point qu'il pourrait l'embrasser directement sans se faire prier et serait prêt à faire n'importe quoi là, à l'abri des regards, sous les arbres.